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À L’ORIGINE DE LA CATHÉDRALE SAINT-NICOLAS À NICE


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La Cathédrale Saint-Nicolas à Nice

Surnommée "église russe", la cathédrale Saint-Nicolas se situe avenue Nicolas II, dans le quartier du Parc Impérial à Nice Ouest. Elle fait partie des plus grandes et des plus belles cathédrales orthodoxes érigées hors du territoire russe. Classé, ainsi que la chapelle attenante, monument historique le 11 août 1987, ce lieu de culte unique et chargé d'histoire reçoit en 2001, le Label Patrimoine du XXᵉ siècle. Malgré le conflit russo-ukrainien déclenché le 24/02/2022 et le contexte actuel de tensions internationales et intercommunautaires, l’équipe d’Hupsoo Magazine a maintenu la publication du présent article, considérant l’architecture et l’origine de cet édifice religieux, tout à fait remarquables. La rédaction précise ne pas prendre part à l’antagonisme des nations et s’applique à ne juger que l’histoire et la splendeur des lieux.



Retrouvez dans HUPSOO MAGAZINE – août 2022, notre article consacré



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La chapelle du **Tsarévitch** Nicolas Alexandrovitch


Consécutivement touché par une maladie de la moelle puis par une méningite, Nicolas Alexandrovitch, fils aîné d’Alexandre II, décède en 1865 à l’âge de vingt-et-un ans, alors qu’il séjourne dans l’une des deux villas Bermond, résidence niçoise que la famille impériale russe loue durant les rudes hivers soviétiques. Quelque temps après ce drame, Alexandre II acquiert la propriété et fait bâtir une chapelle à la place de la villa, en hommage à son fils disparu. L’inauguration de l’oratoire a lieu le 25 mars 1868 en présence du grand-duc Alexandre, futur empereur de Russie, nommé Alexandre III. C’est l’architecte David Grimm, spécialiste de l’art néo-byzantin, qui fut chargé de réaliser cet édifice construit en forme de croix grecque autour d’un carré, à l’emplacement exact de la chambre à coucher où le jeune Nicolas s’est éteint peu de temps après ses fiançailles avec Maria Feodorovna, princesse Dagmar.



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La Cathédrale Saint-Nicolas


Après l'élaboration de l’église Saint-Nicolas-et-Sainte-Alexandra de Nice en 1856, rue Longchamp et l’édification de la chapelle, mémorial du tsarévitch, en 1867, la cathédrale Saint-Nicolas est inaugurée le 18 décembre 1912, après 9 ans de travaux d’édification guidés par les plans de l'architecte Mikhaïl Timofeïevitch Préobrajenski, enseignant à l’Académie impériale des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg. La construction débute en 1903, à la date anniversaire du trépas de l’héritier du trône de Russie, en présence du clergé et des autorités ; un second hommage posthume, rendu au tsarévitch Nicolas et à son saint Patron, permettant de rassembler la communauté orthodoxe du sud de la France. Maria Feodorovna, éplorée par le décès du tsarévitch auquel elle était fiancée et veuve d’Alexandre III, sollicite le mécénat de son fils, le tsar Nicolas II, afin de réunir les fonds nécessaires pour mener à bien cet ambitieux projet.


La structure raffinée de la cathédrale, aux proportions généreuses, est dotée d’une coupole centrale de grande dimension, flanquée de quatre coupoles plus petites symbolisant le Christ et les quatre évangélistes, à savoir Matthieu, Marc, Luc et Jean. Pourvue de deux porches symétriques d’une grande expressivité, surplombés par une sixième coupole abritant un magnifique clocher, son édification démontre une parfaite maîtrise des masses. La décision audacieuse de sculpter les différents volumes sur une ossature en béton constitue une innovation à l’époque, ainsi que la récolte des eaux pluviales par un système ingénieux afin d’éviter les traces de ruissellement sur la façade du bâtiment. À la fois moderne et traditionnel, original et solide, ce lieu de culte de style néo-russe est une réussite systémique.


La façade extérieure, composée de briques roses, de pierres blanches, de marbre gris clair, de céramiques aux couleurs éclatantes et de tuiles vernies, rappelle l’église Saint-Basile-Le-Bienheureux de Moscou. La décoration intérieure est tout aussi spectaculaire. Habillée d’or véritable, ornée de fresques, de boiseries sculptées ou peintes, d’une splendide iconoclaste et d’icônes datant du XVI au XXᵉ siècles, la cathédrale Saint-Nicolas (baptisée ainsi, car il était coutume que les lieux de cultes portent le nom du saint Patron de l’empereur), est un chef-d'œuvre architectonique ! Le parc de l'église russe, qui devait initialement traduire un rapport équitable entre le végétal et le minéral, est finalement devenu un jardin libre et poétique, un espace de contemplation serein au cœur de la ville.


Le chantier fut complexe. Le terrain, composé de plusieurs couches sédimentaires, demanda une augmentation de l’empâtement des fondations. Après Hippolyte Chevallier, de nombreux maîtres d’œuvre et architectes se succédèrent jusqu’à la finalisation des travaux : Léon Fombertaux, Lucien Barbet, Honoré Aussel, Joseph mars, Henri Stoecklin. Leurs avis divergent au sujet des matériaux de maçonnerie et de l'aménagement intérieur. Les travaux prennent du retard à cause de leurs désaccords, de la guerre russo-japonaise, de la crise révolutionnaire de 1905 et, consécutivement, de l’effondrement de l’économie russe.


À l’issue du chantier, la jouissance de la cathédrale est accordée à titre gratuit à l’Église orthodoxe russe. Jusqu’en 2010, elle est gérée par l’Association culturelle orthodoxe russe de Nice (ACOR) sous le patriarcat œcuménique de Constantinople, et ce, jusqu’en 2006. Revendiquée par la fédération de Russie, la cathédrale devient officiellement le 10 avril 2013, propriété de l’État fédéral de Russie, à l’issue de 7 années de batailles juridiques. La même année, le Gouvernement russe annonce un projet de restauration estimé à 20 millions d’euros. La Cathédrale Saint-Nicolas, qui n’avait jamais subi de lourds travaux depuis sa construction, retrouve son état d’origine en janvier 2016, après 20 mois de remise à neuf, menée sous la direction de l’architecte Lino Barone.



Le miracle de l’icône de saint Nicolas

L’icône de saint Nicolas appartenait au tsarévitch Nicolas Alexandrovitch et se trouvait près de son lit de mort. Sa mère, l’impératrice Maria Alexandrovna, a confié l’icône à l’église russe de la rue Longchamp après la cérémonie funèbre de son fils. L'icône fut ensuite placée sur la façade de la chapelle commémorative édifiée en 1865 où elle resta quelques décennies. Brûlée par le soleil et dégradée par le sel et l’humidité, l’icône ne laissait plus apparaître la représentation de son saint et fut accrochée au dos de l’iconostase, dans l’autel de la cathédrale. Le 22 mai de l’an 1935, date correspondant au transfert des reliques de saint Nicolas le Thaumaturge à Bari en 1087 dans l’ancien calendrier, le gardien remarque une brillance sur l’icône, entourée d’un cadre doré, soudainement apparu. Un éclaircissement graduel de l’image se produit les semaines suivantes, jusqu’à ce que le visage du saint devienne à nouveau clairement visible. Cet événement providentiel rend l’icône indissociable de la cathédrale pour tous les fidèles qui la vénèrent. Et pour cause, les spécialistes ont attesté que l’icône n’a subi aucune intervention humaine. Depuis, la communauté orthodoxe a pour tradition l’adoration du saint Patron de la cathédrale.

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Vous trouverez ci-après l’histoire de la métamorphose miraculeuse qui a été décrite dans un acte établi et signé en 1935 par une quinzaine de paroissiens, sous la présidence de l’archevêque Vladimir Tikhonitsky.

" Le dimanche 2 juin, nous avons établi le présent acte : à l’autel de la cathédrale orthodoxe de Nice, sur le côté intérieur de l'iconostase, entre les portes royales et celles du nord, depuis vingt ans, il y a eu l’icône représentant saint Nicolas le Thaumaturge… Cette icône était trop endommagée à cause du soleil, car avant, elle est restée accrochée pendant une certaine période au-dessus de la chapelle à l’extérieur. L’icône a complètement noirci. Le vernis a fondu sous l’effet du soleil méridional, a coulé et s’est durci sur toute la surface de l’icône en forme de gouttes ; la face et toute l’image représentée sur l’icône s’avéraient à peine visibles, noircies comme si elles étaient brûlées. Dans la partie supérieure de l’icône, le fond terne laisse deviner les traces d’une écriture pratiquement illisible. Nous tous qui avons souvent visité l’autel, témoignons que son état était tel que décrit ci-dessus. Il y a quelques jours, son éclaircissement miraculeux a commencé et actuellement la couche du vernis endurci fait voir clairement le visage du Saint, les images nettes du Sauveur et de la Vierge de ses côtés et le texte du saint Évangile ouvert dans la main peut être facilement lu… "

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Informations pratiques

CATHÉDRALE SAINT-NICOLAS

Av. Nicolas II, 06000 Nice

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