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LES TÉLÉPHÉRIQUES DU PAIN DE SUCRE À RIO DE JANEIRO


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Téléphérique du Pain de Sucre – Rio de Janeiro

Retrouvez dans HUPSOO MAGAZINE – août 2022, notre article consacré aux



Cette année, les téléphériques du Pain de Sucre de Rio de Janeiro célèbrent leur 110ᵉ anniversaire. Depuis leur ouverture, plus de 37 millions de visiteurs les ont empruntés afin de découvrir la cité merveilleuse en altitude. Ces remontées mécaniques légendaires figurent parmi les premières de la planète ; considérées comme les plus sûres au monde.


Le Pain de Sucre (Pão de Açúcar en portugais) est l’un des sites les plus visités en Amérique du Sud. Pour s’y rendre, une ligne de téléphérique a été créée au début du XXᵉ siècle. Ces derniers partent de leur station toutes les vingt minutes. Le trajet des télécabines est divisé en deux phases d’une durée de 3 minutes chacune. La première étape va de Praia Vermelha (Plage Rouge) au Morro da Urca (Colline d’Urca). La seconde partie du trajet conduit les visiteurs du Morro da Urca au sommet du Pain de Sucre. Le légendaire colosse de granite, aussi nommé Sugarloaf Mountain, culmine à 396 mètres d’altitude au-dessus de l’océan Atlantique. En outre, la ville prévoit de relier ce mont reconnaissable et hautement symbolique à d’autres collines voisines dans les années à venir.





Le mont du Pain de Sucre


Objet de fascination, le Pain de Sucre est lié à de nombreuses légendes. Ce sommet, approximativement âgé de 600 millions d’années, doit son nom aux amérindiens. En effet, le peuple autochtone l’appelait Pau-nd-Acuqua, équivalent en français à la désignation “haut promontoire pointu et solitaire”. Au XVIᵉ siècle, les Portugais l’ont traduit phonétiquement Pão de Açúcar, appellation correspondant au pic lui-même rappelant la forme d’un moule d’argile utilisé pour faire des pains de sucre. De surcroît, ce mont vertigineux abrite une flore tropicale riche et des groupes de ouistitis communs. Parmi ses trésors, on retrouve aussi l’orchidée Lealia Lobata, une plante rare, présente sur une infime partie du globe.


La visite du Pão de Açúcar apparaît dans tous les guides touristiques comme une étape incontournable ; tous les itinéraires convergent vers le site qui offre la plus jolie vue panoramique sur la ville. Le parcours vers le sommet du Pain de Sucre, qu’il soit pédestre ou aérien, est une aventure en soi. Très appréciés des amateurs d’escalade, le Morra da Pão de Açúcar, le Morro da Babilônia et le Morro da Urca forment l'un des plus vastes sites de varappe en zone urbaine, avec plus de 270 voies. Cependant, les passagers qui empruntent le téléphérique bénéficient depuis les cabines d'une vue à 360° sur la cité merveilleuse avec pour seul essoufflement, l’expression de leur ravissement et la béatitude. Une expérience unique à vivre absolument !


En effet, Rio de Janeiro est une ville incroyable. Lorsqu'on prend de la hauteur, la métropole hétérogène composée de collines, de montagnes, de vallées et de multiples vallons s’avère époustouflante de beauté. Depuis le sommet du Pain de Sucre, on observe l’océan, le centre-ville, les quartiers de Botafogo et Flamengo, les magnifiques plages de Rio (Leme, Copacabana, Ipanema, Leblon), l’emblématique Corcovado, la baie de Guanabara, l’aéroport Santos Dumont, le pont Rio-Niterói et Dedo de Deus, ainsi que les montagnes Serra dos Órgãos de Teresópolis.


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Ancien téléphérique du Pain de Sucre – Rio de Janeiro

Un mécanisme précurseur


Au départ, trois appareils sont imaginés par l’ingénieur brésilien Augusto Ferreira Ramos, cofondateur de la Companhia Caminho Aéreo Pão Agúçar. Il pressent l’intérêt touristique du projet de transport aérien comprenant un premier téléphérique permettant d’acheminer les personnes de la plage Vermelha jusqu’au Morro da Urca, puis, dans une idée de continuité, un deuxième transbordeur en direction du Pain de Sucre et un troisième véhicule allant jusqu’au Morro da Babilônia. Néanmoins, le dernier appareil évoqué ci-avant ne verra jamais le jour. Les gains potentiels liés à une telle entreprise se confirment en 1913, durant les trois premiers mois de lancement des deux premiers téléphériques, fonctionnant sur le principe d’allers et retours sur leurs tronçons respectifs. En effet, les installations du Pain de Sucre mues par un moteur de 75 CV ont accueilli 20 000 voyageurs en seulement 90 jours. Un succès fulgurant synonyme de notoriété planétaire.


Le tout premier téléphérique (bondinho) était en bois. Il ressemblait aux vieux tramways jaunes qui circulaient dans le quartier de Santa Teresa jusqu’au centre-ville de Rio de Janeiro à l’époque. La liaison de la plage Rouge au Morro da Urca est inaugurée le 27 octobre 1912 après deux ans de travaux. L’ouverture du second tronçon allant de Morro da Urca au sommet du Pain de Sucre est annoncée le 18 janvier 1913. Le téléphérique reçoit l’engouement du public. En effet, ce dernier était avant-gardiste comparé à ses prédécesseurs : le transbordeur aérien situé à San Sebastià en Espagne (1907), l’ascenseur suisse du Wetterhorn (1908) et le funiculaire du Mont Kohlerer en Autriche (1908). Comme au Wetterhorn, les deux lignes garantissent le trajet d’un seul trait ; la seconde cabine parcourait 750 mètres à 150 mètres au-dessus du sol. Un record absolu au début du XXᵉ siècle.





Le bondinho jaune impérial fonctionnera une soixantaine d’années avant d’être remplacé en 1972 par un transbordeur transparent, plus moderne et plus grand, comparable à un “diamant flottant” dans les airs. Le système du téléphérique a été globalement repensé et entièrement renouvelé cette année-là. C’est l’entreprise Julius Pohlig AG, leader du transport par câble de matériaux qui apportera son concours technique pour la mise en place de ce renouveau.


Les câbles ont dû être remplacés en 2002 après 30 années d’utilisation et le système d’exploitation électronique du téléphérique a été mis à jour au printemps 2009. De nouvelles cabines pourvues d’un système de ventilation performant et d’un verre teinté aux propriétés anti-éblouissement ont été installées en 2008 sur le trajet entre Praia Vermelha et Urca. Le tronçon Morro da Urca - Sugarloaf a également accueilli quatre nouvelles cabines au cours des rénovations. La compagnie brésilienne a dû débourser 3 millions d’euros pour les importer de Suisse.


La configuration sécuritaire du câblage assure une stabilité renforcée aux cabines. Ce système, correspondant à deux câbles porteurs parallèles (conformation optimale habituellement utilisée de nos jours), se distingue de la télécabine (téléphérique à un seul câble et à plusieurs petites cabines). Par ailleurs, deux câbles tracteurs équipent le transbordeur aérien, mais un seul est exploité, l’autre sert de câble de secours. La morphologie globale du véhicule est contemporaine. Elle correspond à une caisse à plancher plat et à suspentes hautes.


Chaque cabine comprend un chariot pourvu de deux trains parallèles de galets et d’un judicieux bec de lièvre sommital consacré à prévenir un éventuel déraillement. En outre, le tronçon du Pain de Sucre a été le premier à bénéficier de paramètres inédits exploitant une motorisation placée à la station-aval. Un dispositif ingénieux permettant l’allègement de la cabine pouvant recevoir 65 personnes. Une capacité d’accueil quadruple par rapport aux débuts du téléphérique qui ne supportait que 16 personnes maximum par cabine et par trajet.




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